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Félix Tshisekedi, président de la RDC : « Le Rwanda n’est pas seul responsable des malheurs du Congo »

Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo (RDC), fait face depuis deux ans à une rébellion dans l’est du pays menée par le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé activement soutenu par le Rwanda, selon des rapports les Nations unies (ONU). Réélu en décembre 2023, le chef de l’Etat congolais dénonce dans un entretien accordé vendredi 29 mars au Monde, à Radio France et au Wall Street Journal, la « complicité de la communauté internationale » dans le conflit.
Oui, mais il y a eu depuis une intense activité diplomatique – pour ne pas dire des pressions sur la RDC – pour laisser une chance à la paix. Je n’emprunte pas cette voie par faiblesse, mais avec l’espoir qu’elle aboutira à quelque chose. Les provocations de Paul Kagame, le président rwandais, sont nombreuses, sa manipulation et ses mauvaises intentions ne font pas l’ombre d’un doute. C’est la voie de la dernière chance, au-delà de laquelle nous répondrons aux escarmouches, parce que nous en avons les moyens.
C’est possible. Cela dépendra de la démarche qui est en cours actuellement. Le président angolais [Joao Lourenço] a été désigné par l’Union africaine comme médiateur de cette crise. Je préfère ne pas spéculer sur ce qui va arriver ou pas.
Il faut relativiser. C’est peut-être le cas sur certains axes, mais sur d’autres, nous les repoussons. Et ils ont compté beaucoup de morts dans leurs rangs. Mais cette guerre nous empêche de continuer les réformes de notre armée. Celle dont j’ai hérité était truffée de rebelles qui ont été intégrés après la signature d’accords pour résoudre les précédentes crises impliquant des groupes armés, soutenus par le Rwanda. Cela explique les vraies difficultés que nous avons aujourd’hui.
Nous devons séparer le bon grain de l’ivraie. Il y a des traîtres dans notre armée. Pas uniquement des rwandophones, il y a aussi des Congolais d’autres expressions linguistiques. Aujourd’hui, nous nous battons à la fois contre un ennemi visible, le Rwanda, et un invisible, ceux qui ont infiltré nos rangs.
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