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Les alentours de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle sont autant pollués en particules ultrafines que le périphérique parisien

Les aéroports ne génèrent pas seulement des nuisances sonores, ils sont également une source importante de pollution. Une étude inédite publiée jeudi 28 février par Airparif, l’organisme qui surveille la qualité de l’air en Ile-de-France, révèle des niveaux très élevés de particules ultrafines (PUF), les plus dangereuses pour la santé, aux abords de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
« Le trafic aérien engendre une augmentation des niveaux de particules ultrafines à proximité des aéroports », indique Airparif. La campagne de mesures a été réalisée pendant trois mois entre septembre et décembre 2022. Les concentrations les plus élevées ont été relevées sur la plate-forme aéroportuaire et à une distance d’un kilomètre. Les concentrations moyennes atteignent 23 000 particules par centimètre carré au centre de l’aéroport. Un niveau identique à celui mesuré le long du très pollué périphérique parisien lors d’une campagne précédente centrée sur le trafic automobile.
A un kilomètre de distance de l’aéroport, les concentrations restent élevées (17 900 particules/cm2), proches de celles du boulevard périphérique et deux fois supérieures aux concentrations mesurées au cœur de Paris (9 000 particules/cm2). Plus on s’éloigne de la plate-forme aéroportuaire, plus les concentrations baissent. A cinq kilomètres, les concentrations chutent à 6 200 particules par cm2 mais les émissions du trafic aérien et des autres activités induites par l’aéroport (bus, voitures individuelles, taxis…) sont encore responsables d’une « surconcentration » en PUF, précise Airparif. Cette influence n’est plus visible à dix kilomètres, où les autres sources locales de PUF (trafic routier, chauffage au bois…) deviennent prédominantes.
Il n’est pas aisé de distinguer les PUF émises par les avions (et la combustion du kérosène) de celles du trafic routier (diesel et essence). Toutefois, Aiparif a pu observer que les émissions de particules ultrafines étaient particulièrement importantes en phase de décollage et que les concentrations pouvaient être jusqu’à quatre fois plus importantes à un kilomètre de l’aéroport, sous le vent.
Durant la campagne de mesures, environ 1 150 décollages et atterrissages ont été observés à Paris-Charles de Gaulle. Environ 240 000 personnes vivent dans un rayon de cinq kilomètres autour de l’aéroport Paris-Charle de Gaulle, dont 7 000 à moins d’un kilomètre et près de 90 000 personnes travaillent sur la plate-forme.
Les PUF, appelées aussi nanoparticules, mesurent moins de 100 nanomètres de diamètre, soit à peine la taille d’un virus ou tout juste d’une molécule d’ADN pour les plus petites d’entre elles. C’est leur taille infinitésimale qui les rend particulièrement dangereuses. A la différence des particules grossières (PM10, inférieures à 10 micromètres, µm) qui restent bloquées au niveau des voies respiratoires supérieures (nez et pharynx) ou des particules fines (PM2,5, inférieures à 2,5 µm) qui s’arrêtent aux alvéoles pulmonaires, les PUF pénètrent le système sanguin et peuvent atteindre le cerveau ou traverser le placenta des femmes enceintes.
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