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Les coupes budgétaires dérangent au sein de la majorité parlementaire

L’annonce du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, de raboter 10 milliards d’économies dans le budget de l’Etat, suivi de la parution d’un décret publié au Journal officiel jeudi 22 février, souligne les divisions qui fragilisent de plus en plus la coalition gouvernementale à l’Assemblée nationale.
Comme souvent, les premières à marquer leur désaccord sont les quatre élues apparentées Renaissance, Cécile Rilhac (Val-d’Oise), Mireille Clapot (Drôme), Ingrid Dordain (Somme) et Stella Dupont (Maine-et-Loire), réunies sous la bannière du micro-parti En commun ! Vendredi 22 février, elles publiaient un communiqué de presse dans lequel elles « regrettent en partie les choix opérés en matière de réduction de nos dépenses ».
Parmi leurs griefs, les économies réalisées en matière de politique du handicap et de la dépendance, qualifiées d’« inacceptables », ou la participation forfaitaire des salariés au financement du compte personnel de formation, une mesure qui va « à l’encontre de notre projet d’émancipation par le travail et la formation ». Les députées demandent aussi à « préserver l’éducation nationale de toute coupe budgétaire » et à maintenir le budget initial alloué à la planification écologique, « un investissement conséquent mais absolument nécessaire. »
Le plan d’économies de Bruno Le Maire suscite officiellement l’adhésion des députés du MoDem, membres de la coalition gouvernementale avec Horizons et Renaissance. « La fuite en avant, ça ne peut pas marcher, affirme le député du Haut-Rhin, Bruno Fuchs. On ne peut pas dire qu’on peut toujours faire de la dette. » Mais, en coulisses, les critiques ont fusé parmi les cadres réunis en bureau exécutif mardi 20 février.
La formation chrétienne-démocrate et son président, François Bayrou, ont fait du désendettement des finances publiques l’un de leurs marqueurs politiques. Mais, selon eux, la rigueur ne peut pas se faire en alimentant un climat anxiogène, avec des coupes dans des secteurs aussi stratégiques que l’enseignement supérieur ou l’écologie, ni en refusant de mettre à l’ordre du jour de nouvelles recettes fiscales, notamment sur les plus riches.
Or, Bruno Le Maire a fermement rejeté l’hypothèse de toute nouvelle taxe lors d’une réunion en visioconférence avec les députés de la majorité, quelques heures avant son passage au « 20 heures » de TF1, dimanche 18 février. Au prétexte que cela reviendrait à rompre avec l’un des dogmes de la politique du chef de l’Etat depuis sa première campagne de 2017.
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