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Est-ce que la « neutralité carbone » veut dire qu’on utilisera « zéro pétrole » en 2050?

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ici :

« Bonjour, encore bravo pour votre podcast. Je me pose une question sur la “neutralité carbone”, vous dites que cela veut dire se débarrasser des énergies fossiles, mais est-ce que cela veut dire qu’on n’utilisera plus de pétrole du tout ? C’est difficile à imaginer, en si peu de temps ! Et s’il faut encore du pétrole, est-ce que cela veut dire qu’il faut garder une partie de la production en activité ? » Question posée par William lors d’un chat en novembre – à laquelle je n’avais pas eu le temps de répondre.
Ma réponse : Cher William, vous avez raison de souligner un raccourci que je fais souvent : oui, en 2050, même en étant neutre en carbone, il restera très probablement du pétrole dans nos usages. Selon le scénario de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faut passer d’une consommation de 100 millions de barils de pétrole par jour aujourd’hui à 24 millions en 2050. Mais cela ne nécessite pas de nouveaux forages pétroliers.
1/Est-ce qu’on sera à zéro pétrole en 2050 ?
C’est clairement le défi le plus difficile de la transition climatique : faire diminuer massivement notre consommation de pétrole, alors qu’on continue d’en consommer plus de 100 millions de barils par jour (et cela continue d’augmenter). Ce chemin est possible, mais il est « étroit », dit gentiment l’AIE.
Dans le scénario de neutralité carbone de l’AIE, la consommation doit passer à 24 millions de barils par jour, ce qui reste important, mais nous ramène à la consommation des années 1950. Dans ce travail qui fait référence, les deux tiers de l’énergie en 2050 proviendront d’énergies renouvelables, en particulier du solaire, qui devient la première source d’énergie du monde.
Pourquoi est-ce qu’il y aurait encore du pétrole dans nos usages ? Les produits pétroliers qui restent, à cette date, sont utilisés dans les domaines qui ne savent pas faire autrement, notamment le plastique, une petite partie de l’aviation ou certains secteurs industriels, et surtout pas pour faire rouler des voitures. Nous en avions parlé un peu dans cet épisode de « Chaleur humaine » sur l’industrie.
Mais il faudra que ces usages soient couplés à des dispositifs qui permettent de capter le carbone émis, ce qu’on appelle la séquestration de carbone. Une technologie qui n’est pas encore largement déployée.
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